Manuel de Falla tient une place exceptionnelle en Espagne  : ses grandes œuvres (L’Amour sorcier, Nuits dans les jardins d’Espagne, Les Tréteaux de Maître Pierre) jouissent d’un prestige universel. Sa musique est certes espagnole d’esprit, mais l’ampleur de son inspiration ne la cantonne pas dans d’étroites limites nationales. Ami de Dukas, Ravel et Debussy, ce musicien a subi leur influence, sans pour autant perdre l’esprit de la musique folklorique de son pays, qui l’a toujours inspiré. Introduction, Danse du Corregidor et Farruca sont tirées de son ballet Le Tricorne, tandis que la Danse du jeu d’Amour l’est de l’Amour sorcier.

Exceptionnellement précoce, Isaac Albeniz commence l’étude du piano à trois ans et joue en public l’année suivante. Au cours de plusieurs tournées de concerts en Espagne, il s’impose à la fois comme virtuose et comme improvisateur. De ses nombreuses compositions demeurent quelques œuvres orchestrales, notamment la suite pour piano Iberia, dont le charme mélodique est rehaussé par la somptuosité de l’harmonie. Avec Berceuse et Córdoba, pourtant écrites pour le piano à l’origine, le mariage de la musique espagnole et de la guitare est des plus heureux.

Jacques Bondon (1927) a été formé par Charles Kœchlin et Darius Milhaud. Son œuvre, variée, témoigne d'une sensibilité hostile aux théories d'avant-garde, sans toutefois se rattacher à une esthétique purement traditionnelle (Concerto solaire, 1976; Concerto con fuoco, 1981; Le Chemin de croix, 1987). Ecrite à l’origine pour flûte, violon et guitare, la suite des Folklores imaginaires a été créée en 1986 au Festival City of London par Patrick Gallois, Raymond Cohen et Vladimir Mikulka.

Elève d’Alberto Ginastera pour l’harmonie, la fugue et la composition, Astor Piazzolla rencontre, en 1954, Nadia Boulanger ; c’est à sa clairvoyance que celui qui nourrissait des ambitions de compositeur classique devient le «roi du tango», le créateur d’un tango nouveau, d’un genre révolutionnaire…

Astor Piazzolla est l’un des rares compositeurs qui ait lui-même interprété, présenté et enregistré la plus grande partie de son œuvre, qui consiste en une cinquantaine de disques. Pour la critique internationale Milonga del Angel et Oblivion sont parmi ses plus beaux thèmes, qu’on trouve ici enregistrés dans un arrangement inédit.

Si le compositeur suisse Patrick Bron se retrouve dans ce programme, c’est que l’un de ses thèmes, à l’origine destiné à un chœur, a séduit le quatuor, qui s’en est saisi pour le « latiniser ». Avec cette version de Chanson Miroir, Kordépan a d’ailleurs gagné le premier prix d’un concours organisé par la Télévision Suisse Romande il y a quelques années.

Bien que fils d’immigrés italiens au Venezuela, Antonio Lauro fait partie de ce que l’on appelle l’ Ecole nationaliste de ce pays: sa création puise au plus profond de l’expression populaire. Sa rencontre avec Agustín Barrios Mangoré, virtuose paraguayen de la guitare, lui fit découvrir les multiples possibilités et les beautés de cet instrument et fut décisive pour son avenir d’interprète et de compositeur. C’est donc à la guitare qu’il consacra la plus grande partie de son œuvre.

Extraits sonores